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De plus en plus d'entreprises sont pessimistes quant à la croissance de leur activité au second semestre 2024

Les sociétés sont toujours plus nombreuses à ne pas prévoir de croissance de leur activité au 2nd semestre 2024. Dans un contexte économique morose, les entreprises sont convaincues que les délais de paiement constituent toujours un enjeu capital. Face à la position dominante des grandes entreprises pour imposer des conditions de paiement contraignantes à leurs fournisseurs, les TPE/PME plébiscitent des amendes plus dissuasives de la DGCCRF aux sociétés ne payant pas leurs factures à l'heure. En revanche, elles restent dubitatives s'agissant de la proposition de la Commission européenne de réduire de 60 à 30 jours le délai maximum de paiement.

Présentation du baromètre ARC de juin 2024 - Depuis plus de 10 ans, le Cabinet ARC, acteur spécialisé dans la gestion du poste clients et du recouvrement de créances, publie régulièrement un baromètre qui vise à mettre en évidence la perception, dans les entreprises, de l'évolution de leur activité et de l'avenir économique de la France. Ce baromètre est, ainsi, un indicateur de référence sur les problématiques du financement des entreprises et de leur santé financière. L'étude a été menée avec l'IFOP auprès de 200 entreprises de 50 salariés et plus, entre le 17 et le 29 avril 2024.

Prévision d'une croissance d'activité « en panne » jusqu'à la fin de l'année 2024 - Une forte majorité des entreprises interrogées (80 %) ne prévoient pas de croissance de leur activité au 2nd semestre 2024, en hausse de 5 points par rapport à mars 2024. Une partie (16 %) anticipe même un recul.

Ce pessimisme se retrouve également dans le degré de confiance des répondants en l'avenir : 68 % se sont déclarés convaincus de la dégradation de la situation économique française au cours des 6 prochains mois.

Inquiétudes quant à l'augmentation des défaillances d'entreprises - Encore un quart des entreprises sondées (à l'identique des résultats de l'étude de mars 2024) estime de ne pas pouvoir faire face au remboursement cumulé de leurs créances, prêts garantis par l'État (PGE), investissements et factures. Les sociétés interrogées manifestent clairement leurs inquiétudes :

-plus d'une entreprise sur deux (60 %) estime que les banques se désengageront vis-à-vis des TPE/PME qui n'ont pas encore remboursé leur PGE utilisé ;

-plus du tiers (37 %) appréhende une hausse des taux d'intérêt ;

-la quasi-totalité des entreprises interrogées (96 %) anticipe une dégradation de la situation économique et une augmentation du nombre de dépôts de bilan de leurs clients, qui sera « importante » voire « extrêmement importante » pour 37 % des sondés.

Les délais de paiement constituent toujours plus un enjeu capital - Près de 8 entreprises sur 10 (77 %) continuent de déclarer que c'est en premier lieu via l'allongement des délais de paiement des fournisseurs que seraient compensés leurs besoins en trésorerie, très largement devant le recours à leur découvert bancaire (48 %).

Par ailleurs, 48 % des répondants, en hausse de 3 points par rapport au précédent baromètre de mars 2024, utiliseraient l'affacturage, alors même que cet outil est considéré par une très large majorité d'entre eux (84 %) comme trop coûteux et donc peu voire pas rentable.

Les entreprises attendent un signal fort concernant la sanction du non-respect des délais de paiement des clients... - Dans cette conjoncture morose, où le besoin de trésorerie est majeur (voir ci-avant), les entreprises attendent un changement fort en termes de sanction pour celles qui ne respectent pas les délais de paiement : plus de 7 entreprises sur 10 (72 %) souhaitent que, pour être plus efficaces, les amendes infligées par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) soient proportionnelles aux résultats des sociétés sanctionnées.

Par ailleurs, 55 % des PME continuent de déclarer refuser de répondre aux appels d'offres émis par le secteur public (ce chiffre est stable dans le temps) par crainte de ne pas être payées ou de subir des délais de paiement trop longs.

La quasi-totalité des sociétés interrogées (97 %) estime que les délais de paiement de leurs clients ne se sont pas améliorés et 17 % d'entre elles constatent qu'ils se sont même dégradés au cours du premier trimestre 2024.

Ces résultats sont cohérents avec les déclarations des sociétés interrogées en septembre 2023 pour lesquelles, à 83 %, les délais de paiement risquaient de devenir la variable d'ajustement à la crise pour la gestion des trésoreries.

... et restent dubitatives s'agissant de la proposition de la Commission européenne de réduire le délai maximum de paiement de 30 jours - La majorité des entreprises (60 %) estime que la proposition de la Commission européenne de réduire de 60 à 30 jours le délai maximum de paiement des factures n'aura pas d'impact sur les retards de paiement. Un scepticisme qui s'explique par le fait qu'elles sont très nombreuses à déjà subir des retards de paiement, alors même que la réglementation mise en place en 2008 est plus permissive en termes de délais. D'ailleurs, elles ne sont que la moitié à penser que leurs clients seront en mesure de respecter un délai maximum de paiement à 30 jours.

Néanmoins, afin d'apporter, à terme, de la trésorerie aux entreprises, les sociétés interrogées reconnaissent qu'il est nécessaire d'accentuer les démarches menant à une réduction des délais de paiement, réduction qui devra être progressive et se faire par paliers.

Étude Cabinet ARC/IFOP, communiqué de presse du 11 juin 2024